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Lápiz grafito sobre papel 20x15 |
Cari, me dice ella en ese tono que nunca sé cómo
interpretar, pero que no augura nada normal, bueno, ni previsible. ¡Que vamos a
ser abuelos! El corazón me da un vuelco. No sé si alegrarme o no. Tenemos dos
hijas: una de ellas, la pequeña, debería estar centrada en sus estudios y… no
sería el momento; la otra, si bien es autosuficiente, está independizada y es
algo más mayor, me consta que hasta ayer mismo, no estaba por la labor; pero…Hum…
Mientras yo medito y me debato en un torbellino de emociones, mi esposa, como si nada ocurriera, se ha ido a regar las
plantas. Y ahí está, en pleno diálogo
con ellas… Porque ella está convencida de que es imprescindible que se
sientan comprendidas, queridas e integradas…
Que tenemos que empatizar -dice-. Hay veces que quisiera ser planta, la verdad…
Pasada la primera
impresión ya me veo ejerciendo de abuelo: comprándole sus primeros lapiceros,
yendo a los museos, pintando al aire libre…
Cari, mira qué bonita, me dice, mientras me enseña una
orquídea que la tiene muy preocupada porque no florece, aunque no dejan de
salirle hojas verdes.
-No tenemos que preocuparnos: dice la florista que no le
pasa nada. Que hay que dejarla, que ahora está concentrando toda su energía en
sus nuevas hojas verdes; que está inmersa en su “maternidad”. –Ay- suspira
larga y profundamente.
¡Que vamos a ser
abuelos, cari! –me dice entusiasmada- mientras la deposita entre mis manos.
Exhausto, con la
futura “madre” entre mis manos, me dejo caer en el sofá. Esta mujer me mata.
Abuelo… de los hijos ¿de una Phalaenopsis?
**********
Chéri, me
dit-elle avec ce ton que je ne sais jamais comment interpréter, mais qui ne présage rien de normal, bon, ou
prévisible.-On Va être grands-parents ! Mon cœur se met à battre. Je ne sais
pas si je dois me réjouir ou non. Nous avons deux filles : l’ une d’elles,
la plus jeune, devrait être plongée dans ses études et… Ce ne serait pas le
moment ; l’autre, si bien elle est autosuffisante, elle est déjà
indépendante et elle est un peu plus âgée, je sais, jusqu’à hier même qu’elle
n’était pas chaude pour ça ; mais…Hem… Tandis que je médite et me débats
dans un tourbillon d’émotions, mon épouse, comme si rien ne s’était passé, est allée arroser les
plantes. Et là voilà, en pleine
conversation avec elles… Parce qu’elle est convaincue qu’il est indispensable
qu’elles se sentent bien comprises, aimées, intégrées… Qu’il faut faire preuve
d’empathie pour elles –dit-elle-. Il ya des fois où vraiment je voudrais être une plante.
La première
impression passée, je m’imagine déjà
représentant le rôle de
grand-père : en lui achetant ses premiers crayons, en allant aux musées,
en peignant en plein air…
Chéri,
regarde ! Qu’elle est jolie !, me dit-elle, pendant qu’elle me montre
une orchidée pour laquelle elle est très préoccupée parce qu’elle n’a pas
fleuri, bien qu’elle n’arrête pas
d’avoir de nouvelles feuilles vertes.
-Il ne faut pas
se préoccuper. La fleuriste dit qu’elle va bien. Qu’elle n’est pas malade.
Qu’il faut la laisser, que maintenant elle est en train de concentrer toutes
ses énergies dans ses nouvelles feuilles verts ; qu’elle est plongée dans
sa maternité. Oh !, soupire-t-elle,
longuement et profondément.
-On va être grands-parents,
chéri !- Me dit-elle enthousiasmée-
pendant qu’elle la met entre mes mains.
Épuisé, avec la
future maman entre mes mains, je me laisse tomber sur le canapé. Cette femme me
tue. Moi, le grand-père…des fils d’une orchidée Phalaenopsis ??!!!